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Photo du rédacteurYoun Sone

Le peuple contre l'armée

L'équipe au Myanmar/Birmanie tente de résister avec courage et des bénévoles sur place et en France les soutiennent activement. Un point sur la situation actuelle.


La rue contre l'armée : Le pot de terre contre le pot de fer

Déjà 737 morts et 3000 arrestations

On se demande où les résistantes et les résistants birmans trouvent encore cette étonnante énergie qui les anime chaque jour ! Car non seulement les manifestations quotidiennes perdurent, mais elles ont lieu maintenant jour et nuit. Cependant les atrocités de la junte continuent. Les militaires


semblent déterminés à intensifier leur impitoyable politique de violence à l'encontre de la population, en utilisant des armes de type militaire sans discernement (massacre d'au moins 82 civils à Bago du vendredi au samedi 10 avril). Si, dans les territoires des minorités, on envisage de plus en plus des coups de force soutenus par les armées ethniques, partout ailleurs c’est encore et toujours la résistance non-violente qui l’emporte. Par éthique, mais aussi par réalisme, une victoire "militaire" contre les 500.000 hommes suréquipés de la Tatmadaw (l'armée birmane) parait terriblement suicidaire. L'engrenage de la violence semble néanmoins s'enclencher pour une guerre civile généralisée ... Un jeune résistant déclarait : "Comment pouvons-nous rivaliser avec leurs armes ? En combattant avec notre intelligence".

Le peuple à genou, l'économie asphyxiée


Selon la Banque mondiale, deux mois et demi après que la junte se soit emparée du pays, le Myanmar est au bord de l'effondrement économique. Le prix du riz - aliment de base des Birmans - ne cesse d'augmenter dans les grandes villes comme Rangoun et Mandalay. La plupart des commerces sont à l'arrêt, soit parce que leur personnel est en grève, soit parce qu'ils ne sont plus approvisionnés. Les employés des chemins de fer, du secteur de l'énergie, de la santé et de l'éducation nationale n'ont eux aussi plus aucun revenu et so


nt, pour la plupart, au bout de leurs maigres économies. Ce sont des milliers de femmes et d’hommes - pour la plupart issus des couches les plus défavorisées des zones rurales - qui sont revenus dans leurs campagnes, les poches vides, désormais sans emploi et sans revenu.


Seul au monde, une mobilisation et une entraide s'engage Les réponses de l’ensemble des pays démocratiques sont unanimes et on assiste à une indignation généralisée mais peu d'actions réellement coercitives sont prises. Rien ne semble se profiler à l'horizon compte tenue de la complexité geopolitique. Pour palier au desespoir et à la précarité croissante dont la fin est imprévisible, le mouvement de résistance organise, à grande échelle et dans de nombreuses villes et zones rurales un très important réseau d'entraide solidaire. Deux à trois fois par semaine se tient, dans un endroit de la ville ou du village, un marché solidaire où chacune et chacun peut venir s'approvisionner gratuitement tandis que d'autres y apportent ce qu'ils ont et dont ils peuvent se passer. Dans certains quartiers on a même bricolé des petites charrettes et des triporteurs emplis de nourriture qui circulent chaque jour dans les rues et ruelles. Des jeunes les poussent en criant: "Si vous avez besoin, prenez ! Si vous pouvez, donnez !"


Comment pouvons-nous aider ? Nous les aidons à développer leur activité, pour qu’elle devienne pérenne. Les ventes de leurs produits étant presque impossibles au Myanmar, nous avons entrepris d'accélérer les ventes en France. Dans quelques jours, nous vous ferons découvrir la nouvelle collection printemps/été 2021. Une collection qui nous tient particulièrement à cœur, toujours aussi colorée et joyeuse. Cette saison, notre collection sera porteuse de messages encore plus forts, de liberté, d’espoir, d’amour et de solidarité. En attendant, nous pouvons les porter dans nos pensées et nos prières. Nous pouvons aussi manifester notre soutien par un don déductible de l’impôt sur le revenu (avec la possibilité de recevoir en contrepartie un article YounSone).



Pour ceux assujettis à l’IFI, il est possible de réaliser un don défiscalisé à 75% sur l’année en cours.


Pour plus d’informations ou de précisions sur les dons, vous pouvez contacter Yvonne Altorfer sur l’adresse e-mail suivante myyousone@gmail.com .

MoeMoe, Maran, Cecilia et Julia restent déterminées et courageuses. Elles ont repris le travail malgré les incertitudes et la peur. Leur objectif étant de continuer à gagner leur vie et de rester en sécurité. Comme beaucoup d'expatriés, j'ai été contrainte de rentrer en France en attendant que la situation se clarifie. Sophie de La Bouillerie, bénévole pour YounSone

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